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Energie

Dernière mise à jour le 25 novembre 2024

Quelques exemples bretons pour mieux comprendre les contraintes et les modalités de production de biogaz en exploitation à partir de biodéchets issus de vos territoires.

Les biodéchets produits par les collectivités et les entreprises de vos territoires sont un gisement de biomasse biodégradable qui peut constituer un complément intéressant pour des méthanisations agricoles, tout en renforçant les synergies du territoire.

Cependant cette utilisation doit répondre à des contraintes techniques et réglementaires.
Tour d’horizon de ce qui se fait en Bretagne.

L’utilisation de biodéchets dans un méthaniseur agricole ne s’improvise pas

Il y avant tout un cadre technique et réglementaire à respecter.

Tout d’abord, le site doit être autorisé à le faire. Il doit pour cela disposer un arrêté d’enregistrement au titre de la rubrique 2781-2 des installations classées ainsi qu’un plan de maitrise sanitaire adapté à ce type de déchets.

De plus, les biodéchets contenant des sous-produits animaux  crus (beurre, lait, viande, œuf…), doivent obligatoirement subir une hygiénisation avant incorporation dans le digesteur. Celle-ci se fait par un passage à 70°C pendant une heure.

Certains biodéchets emballés nécessitent par ailleurs un déconditionnement préalable. Il faut veiller à ce que celui-ci ne génère pas de débris, risquant d’être mélangés à la biomasse.

Enfin,  le digestat ne peut répondre au cahier des charges DIG, et faire l’objet de cessions de gré à gré hors plan d’épandage, que si les biodéchets utilisés sont intégralement végétaux ou issus d’un process de transformation agro-alimentaire.

Valorisation des biodéchets : tour d’horizon des installations bretonnes

Valorisation des biodéchets emballés et en mélange

4 sites d’exploitations bretons sont aujourd’hui autorisés et équipés pour déconditionner et valoriser des biodéchets en méthanisation (1 par département).

Sur ces sites, les biodéchets emballés sont essentiellement issus de l’industrie ou de la distribution. Souvent en mélange, ils nécessitent non seulement d’être hygiénisés mais impliquent aussi que tous les autres sous-produits animaux entrant dans le digesteur le soient également.

Ainsi sur ces sites, les déjections animales doivent être hygiénisées (ou a minima le digestat sortant) ou être traitées sur une ligne spécifique. Cela peut représenter une contrainte très forte, tant au niveau du fonctionnement que de l’investissement.

Valorisation des déchets de cuisine et de table 

Les seuls biodéchets, contenant des matières d’origine animales, pouvant être hygiénisés à la ferme sans impliquer d’hygiéniser conjointement les déjections sont les déchets de cuisine et de table (DCT).

A date, 3 sites d’exploitations bretons sont équipés pour recevoir ce type de déchets issus de restaurants ou des cantines locales. Là aussi une attention particulière doit être apportée à la qualité du tri préalable pour éviter d’introduire des matières indésirables dans les digesteurs. Ces sites sont en cogénération et disposent de la chaleur nécessaire pour faire fonctionner l’hygiénisateur.

Utilisation de soupes de biodéchets déjà hygiénisées 

C’est aujourd’hui la situation la plus fréquente.

Les biodéchets sont dans ce cas déconditionnés et hygiénisés sur des sites liés aux producteurs de déchets ou sur les sites agricoles équipés.  La soupe produite peut ensuite être transportée dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres pour alimenter  des sites de méthanisation autorisés et ayant les ouvrages de réception adaptés.

Ainsi, une dizaine de sites de méthanisation agricoles bretons en bénéficient, majoritairement autour des sites agricoles de déconditionnement.

Dans le même esprit,  un projet sur le territoire de Brest envisage que des méthaniseurs agricoles investissent avec la collectivité sur une plateforme de déconditionnement/hygiénisation permettant d’approvisionner dans la durée leurs sites en soupe de biodéchets.

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Hervé GORIUS

Conseiller et chargé d'études Energie-Climat et méthanisation

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