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Loïc Guines, nouveau président de l’Agence BIO

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Loïc GUINES

A l’occasion de ce nouveau mandat, interview de Loïc GUINES, producteur de lait, également président de la Chambre d’agriculture d’Ille et Vilaine et « Référent bio » à l’APCA. Présentation de ses actions et regard sur le contexte BIO actuel.

Producteur de lait depuis 1989 avec son frère près de Fougères, et en bio depuis 2018, Loïc est président de la Chambre d’agriculture d’Ille et Vilaine. « Référent bio » à l’APCA, la tête de réseau des Chambres d’agriculture, avec l’appui de collaboratrices, il anime le groupe d’élus des Chambres d’agriculture en charge du dossier « Agriculture Biologique ». Pour la Bretagne, il travaille avec Patrice Le Penhuizic, président de la commission bio de la Chambre Régionale d’agriculture de Bretagne.

Sa mission consiste à porter et à défendre les propositions issues de ce groupe d’élus auprès de différentes instances. A ce titre, il siège notamment au CNAB (Comité National de l’Agriculture Biologique) et à la commission bio de l’INAO.

Depuis novembre dernier, il est président de l’Agence BIO pour un mandat de 2 ans. La présidence est tournante entre les 4 grandes familles qui y siègent : l’APCA, la coopération, la FNAB et Synabio(Syndicat des entreprises de transformation et de distribution de la bio). C’est donc en tant que référent bio à l’APCA que Loïc est président de l’Agence BIO. Créée en novembre 2001, l’Agence BIO a pour mission de travailler au développement, à la promotion et à la structuration de l’agriculture biologique. En relation directe avec le ministère de l’Agriculture, elle est le relais « bio » des différentes interprofessions. Outre son rôle de communication vers le grand public, elle réalise via les notifications des producteurs, l’observatoire national de l’agriculture biologique. C’est elle également qui gère la marque AB.

Nous avons interviewé Loïc pour connaître concrètement son action et son analyse de la situation bio :

Anne Audouin :Bonjour Loïc, comment participes-tu en tant que président de l’Agence BIO, au développement de l’agriculture biologique ?

- Loic Guines  "Je souhaite d’abord dire que l’agriculture biologique a fait ses preuves. C’est un système qui marche et qui fait progresser l’agriculture dans son ensemble. La diffusion des résultats de la recherche issus des réseaux et de nos stations d’expérimentation y contribuent largement.

- Pour revenir à ta question, l’actualité bio est dense. Plusieurs sujets sont sur la table. On peut citer la nouvelle réglementation bio applicable dès début 2022. Nous « bataillons » avec le ministère pour préciser certaines exigences ayant des conséquences fortes pour les producteurs. C’est par exemple le cas des bâtiments d’élevage. La discussion actuelle porte sur les modalités d’accompagnement des producteurs par l’Etat sur cette évolution de la règlementation.

- L’autre sujet est la PAC et les aides dont peuvent bénéficier les producteurs bio. L’APCA a défendu la valorisation du crédit d’impôt fixé désormais à 4 500 €. Mais on veut aller plus loin. La reconnaissance des bienfaits de l’agriculture biologique sur la santé, les territoires, l’environnement, l’emploi (…) devrait pouvoir se traduire par la mise en œuvre de contrats de Paiements pour Services Environnementaux (PSE), services reconnus d’utilité publique permettant une rémunération des producteurs bio auprès des collectivités. La bio peut aussi être une opportunité dans des zones de qualité agronomiques moyennes des sols avec un rôle de préservation du paysage et indirectement de développement économique.

Anne Audouin : Le marché de la bio connait des difficultés actuellement, quelle est ton analyse ?

- Loic Guines : "Le marché de la bio se développera si la consommation suit. La crise sanitaire a perturbé le consommateur. Actuellement, deux filières bio sont en souffrance, le lait et l’œuf et ceci pour 2 raisons me semble-t-il. La consommation est atone, jusqu’à présent la croissance a été continue et dynamique. Pour le lait, on note actuellement l’arrivée supplémentaire de lait bio issue des conversions des 2 dernières années. Pour les œufs, l’arrêt des cages et l’arrivée de nouveaux opérateurs avec de gros projets ont déstabilisé le marché. En parallèle, on voit se développer sur le marché une segmentation avec une multitude d’offres, notamment locales, qui viennent perturber les consommateurs dans leur acte d’achat… La question du pouvoir d’achat se pose également.

Pour relancer la consommation bio, nous allons avec l’agence bio et les interprofessions, repartir sur une communication offensive et régulière vers le grand public. Nous voulons appuyer notre communication sur les bienfaits de la bio et espérons retrouver la croissance de la consommation des produits bio.

D’autre part, la loi Egalim qui vise début 2022, 20% de produits bio en restauration collective publique est une perspective intéressante. Mais pour qu’elle soit un facteur de développement de la bio, plusieurs conditions doivent être mises en place : une juste rémunération du producteur, une organisation de la demande des collectivités qui soit adaptée à la production et transformation locale, et des repas équilibrés avec une diversité de produits issus de notre région dont la viande".

 

Anne Audouin : Quelle analyse fais-tu sur l’accompagnement de la bio en Bretagne par la Chambre d’agriculture ?

- Loic Guines : "La Bretagne est une région dynamique d’un point de vue de l’agriculture biologique. La Chambre d’agriculture est active pour accompagner l’ensemble des projets bio et les nombreuses installations aidées bio (40 % des projets en 2021). J’invite la jeune génération à s’engager pour faire progresser l’agriculture de demain. Convaincue de la force des groupes d’échanges, la Chambre d’agriculture propose de nouvelles modalités de mise en œuvre de ces groupes pour permettre aux nouveaux producteurs bio et aux plus expérimentés de partager et de progresser ensemble. Vous avez un projet bio, une envie de progresser en bio, un conseiller bio peut répondre à votre besoin".

 

Contact :

Anne AUDOIN

Coordinatrice développement en Agriculture Biologique

Tel : 02 23 48 27 95

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