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Agriculture locale,

Gestion de l'eau

Dernière mise à jour le 07 août 2024

Initié par l’UOPLI et accompagné par Breizh irrigation et la CRAB, cette journée visait à présenter les résultats du Groupe GIEE « Réseau de fermes économes en eau » et à alerter de la fragilité des filières fruits et légumes de Bretagne en l’absence de développement de l’irrigation.

170 participants dont 23 élus ou représentants de collectivités ont participé à cette journée organisée sur une parcelle du Gaec de Queledern à Rosporden s’articulant autour d’ateliers techniques et d’une conférence/débat.

L’agronomie, plus que jamais !

La réserve utile des sols en eau (composants, facteurs de dégradation ou d’amélioration..) est apparue un élément déterminant en situation de tension hydrique telle que nous l’avons connu en 2022, que les cultures soient irriguées ou non. Favoriser le stockage de l’eau par le sol, faciliter le développement racinaire et limiter l’évaporation sont les premiers piliers à actionner pour limiter les à-coups climatiques.

Ensuite, pour les irrigants, l’utilisation d’OAD, que ce soit des bilans hydriques, des sondes tensiométriques et encore des sondes capacitives sont gages d’économie d’eau et d’amélioration de l’état sanitaire. Près de 300 sondes capacitives sont en service à ce jour en Bretagne (arboriculture, serres, plein champ – validation d’une économie d’eau de 25% comparée à une conduite déjà optimisée par bilan hydrique).

L’irrigation, une assurance récolte pour le producteur, la filière et le consommateur

En situation de stress hydrique, les fruits et légumes bretons souffrent (l’irrigation lorsqu’elle est présente s’est montrée largement sous-dimensionnée), les producteurs accusent le coup, les industriels sont fragilisés et les consommateurs trouverons des rayons vides.

Présentée comme une assurance récolte essentielle aux exploitants et aux filières, l’irrigation et son développement sont confrontés à de récents conflits d’usage : eau potable, notamment en lien avec le tourisme, usage industriel et usage agricole.

Le stockage de l’eau nécessite une approche scientifique

Comme l’a rappelé Jean François Berthoumieu, climatologue, la climatologie est une science. Elle doit être abordée de façon rationnelle et argumentée. Les réserves collinaires à remplissage hivernal présentent des atouts en matière de ralentissement de la circulation de l’eau, de biodiversité, de multifonctionnalités (accès pompiers, …). Il traduit l’évaporation comme une richesse, partie intégrante du cycle de l’eau et à l’origine de pluie souvent à faible distance.

Un besoin d’appui politique courageux pour un partage cohérent et visionnaire de la ressource

Les élus présents, Antoine Pichon et Maël de Calan notamment ont témoigné des difficultés et des inquiétudes rencontrées en 2022 pour limiter les impacts de la sécheresse sur les territoires. Concernant ce volet quantitatif, Ils s’accordent sur la nécessité de prendre des décisions importantes pour préparer l’avenir.

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Retrouvez la synthèse de cette journée

Témoignage de Jean-René MENIER, Président du groupe agronomie des chambres d'agriculture de Bretagne

« La situation particulière de 2022 entre sécheresse et coups de canicules ont occasionnés des dégâts conséquents sur les cultures de Bretagne.

 L’irrigation d’appoint tel qu’elle est accompagnée en Bretagne est à conforter par la création de nouvelles réserves collinaires, la modernisation des installations et bien sûr la poursuite des travaux sur l’agronomie et le pilotage de l’irrigation. Il apparait aussi que le dimensionnement des installations d’irrigation des fruits et légumes en Bretagne s’est montré insuffisant en 2022 tant la demande ponctuelle en eau des végétaux était importante en particulier pour faire face aux coups de chaleur.

La Région Bretagne et certains Conseils Départementaux accompagnent financièrement  la création de réserves, mais compte tenu de l’évolution des réglementations et des interprétations qui en découlent nous ne savons plus où les installer (à titre d’exemple, le SDAGE -2022-2027 évoquent des « zones périphériques de protection des zones humides »).

La chute impressionnante des rendements (-50%) en haricot, culture emblématique de la région, la baisse d’activité dans les usines de transformation et le partage du déficit entre les clients (distributeurs et consommateurs) doivent questionner les politiques entre autre sur l’avenir de nos productions alimentaires en Bretagne. »

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Denis LEBOSSE

Responsable Station Expérimentale de Kerguéhennec

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