Si l’agriculture bretonne est le second usager de l’eau à l’échelle régionale, avec près de 25 % des prélèvements totaux, elle subit également fortement les aléas climatiques, en particulier la sécheresse. En 2022 d’importantes pertes de rendements ont été constatées, notamment pour les cultures légumières, ainsi que des situations proches de la rupture d’approvisionnement dans certains élevages.

Agir sur les usages mais aussi sur les ressources

Cette situation a mis en exergue le double défi de la gestion de l’eau, avec la nécessité d’agir à la fois sur les usages mais aussi sur les ressources. La Chambre d’agriculture agit déjà auprès des agriculteurs, en étant engagée par exemple sur des projets concernant l’adaptation au changement climatique et l’amélioration de la connaissance des usages de l’eau, en contribuant aux travaux des SAGE ou de l’Assemblée bretonne de l’eau.

Construire une stratégie

Pour aller au-delà de ces premières actions, les élu.es de la Chambre d’agriculture ont également décidé de mettre en œuvre une stratégie spécifique sur la gestion quantitative.

3 questions à Edwige KERBORIOU, Présidente du Groupe de travail Environnement :

 

Pourquoi la Chambre se penche-t-elle sur la gestion de la ressource en eau ?

Nous sommes engagés depuis plus de 20 ans sur les actions d’amélioration de la qualité de l’eau, avec des résultats probants. La question de la gestion quantitative de l’eau est nettement plus récente, en particulier pour l’élevage. On se pensait quand même un peu à l’abri. L’épisode de sécheresse et de chaleur de cette année a été marquant pour beaucoup d’agriculteurs, et on sent bien que ce sujet préoccupe. Même si des actions étaient déjà engagées, cela a renforcé la nécessité de porter un plan d’action spécifique. Notre projet stratégique 2019-2025 devait être complété sur ce volet.

 

Comment est mené ce travail ?

Ce sujet est évidemment très transversal, nous avons donc mobilisé les élu.es des groupes de travail régionaux Environnement, Elevage, Agronomie et Légumes, ainsi que les référents SAGE et les représentants de Breizh Irrigation. Une 1ère séquence de travail a permis de reposer le contexte en matière d’évolution des ressources en eau et des besoins, de réglementation mais aussi de gouvernance.

Une journée de travail a ensuite permis de regrouper 27 élus et 9 collaborateurs pour aboutir aux grands axes de la stratégie. Une 2nde journée va permettre d’identifier les leviers d’action, et de faire également le lien avec les enjeux de qualité de l’eau.

 

Quels sont les objectifs ?

Il s’agit bien sûr du maintien des filières agricoles, mais aussi agro-alimentaires, bretonnes. Cela passe par une sécurisation de l’accès à l’eau, avec une véritable gestion équilibrée de la ressource sur les territoires. En ce sens, tous les usages, et pas uniquement agricoles, doivent être questionnés.

Sans dévoiler le travail en cours, notre stratégie se place dans le court et le moyen terme, en tenant compte évidemment du changement climatique. Il s’agira de combiner des actions d’adaptation des systèmes, d’amélioration de l’efficience de l’eau mais aussi, la mobilisation de nouvelles ressources.    

Contact

Charles DAVID - Chargé de mission eau et littoral

06 30 12 75 39 - charles.david@bretagne.chambagri.fr