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PCAET - Thématiques agricoles

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Agroforesterie

L'agroforesterie est l'association d'arbres et de productions agricoles (végétales ou animales) sur une même surface, autour ou à l'intérieur des parcelles. Les systèmes agroforestiers prennent la forme de systèmes bocagers ou de pré-vergers, associant fruits et prairie mais aussi cultures de céréales ou maraîchage.

Action : développer l’agroforesterie et gérer le bocage

Le bocage fait partie intégrante de nos paysages avec des fonctions très diversifiées : brise-vent, lutte contre l’érosion, stockage de carbone, développement de la biodiversité, production de bois de chauffage, production de bois d’œuvre… Exploiter ses haies en les gérant de façon raisonnée évite leur dépérissement et maintient le patrimoine qu’elles représentent. Ainsi, les rôles environnementaux et la valeur énergétique du bocage sont reconnus par tous. Mais autant que la reconstitution d'un maillage bocager dans certains secteurs, il importe de promouvoir le renouvellement des bocages existants et dégradés, en élaborant des plans de gestion du bocage et en récréant, là où c'est possible, une filière bois d'œuvre.

Action : développer les usages du bois local (énergie et consommation)

Le bois est la première ressource pour la production de chaleur renouvelable. Si la ressource bois énergie provient majoritairement de la forêt, la mobilisation de bois hors-forêt (haies, alignements, agroforesterie…) est un atout pour de nombreux territoires avec des filières locales, généralement gérées de manière collective à travers des coopératives (SCIC). Le bois issu de l’entretien du bocage est valorisé principalement en bûche ou plaquette, mais d’autres valorisations sont possibles et complémentaires au bois de chauffage : paillage, litière animale et bois d’œuvre.

Action : accéder au marché du carbone

Crée par le Ministère de la Transition Ecologique en 2018, le Label Bas Carbone (LBC) permet de certifier des projets de réduction de GES et/ou de séquestration carbone dans tous les secteurs d’activité (forêt, agriculture, transport, bâtiment, déchets, etc.). Il s’agit d’un outil de mise en œuvre de la Stratégie National Bas Carbone (SNBC) positionné spécifiquement sur la rémunération des Tonnes de CO2 évitées et des Tonnes de carbone stockées. Cet outil incitatif s’inscrit dans le cadre d’un marché du carbone volontaire.

 

Carburant agricole

Action : réaliser un contrôle de son tracteur au banc moteur

Il est recommandé de contrôler son tracteur, lorsqu’il est sous garantie ou dans l’année suivant son achat, pour vérifier sa puissance, sa consommation, et son couple moteur. En effet, optimiser le fonctionnement du tracteur permet de réduire les émissions de gaz carbonique. L’agriculteur reçoit un récapitulatif de la situation de son tracteur et des recommandations si le tracteur présente un défaut (manque de puissance, problème d’injecteurs…).

Action : éco-conduite des tracteurs

La réduction de consommation de fuel des tracteurs – et donc des émissions de CO2 – passe, notamment, par une conduite économe au quotidien. L’analyse des moteurs montre une tendance nette : pour une même puissance fournie, un régime moteur plus faible diminue la consommation de carburant. L’objectif est de se rapprocher du régime optimal fournissant le couple maximum. Ce régime est atteint pour beaucoup de tracteurs aux environs de 1600 t/mn. Mais tous les travaux ne permettent pas de fonctionner à ce régime optimal. Ainsi, sur route (transport de déjections ou de récolte), cela exige de combiner ce régime avec des vitesses adéquates.

Action : adapter son parc de matériel

L’agrandissement des exploitations et la disponibilité de la main d’œuvre sur l’exploitation tendent à augmenter la puissance des tracteurs disponibles et la taille des outils attelés. Ceci étant, lorsqu’on étudie, précisément, le besoin de puissance moyen et maximal d’un tracteur pour une tâche déterminée, on s’aperçoit qu’une légère réduction de puissance maximum augmenterait peu la durée de cette tâche. Si une ou plusieurs tâches nécessitent nettement plus de puissance, mais sur peu d’heures par an, il est judicieux de déléguer cette tâche à une CUMA ou une entreprise de travaux agricoles. Cela permettra de minimiser le coût d’investissement et de fonctionnement de ce tracteur.

Action : échanges parcellaires

Rapprocher et réorganiser les parcelles permet de diminuer la consommation de fuel et les émissions de GES. Par ailleurs, regrouper le parcellaire en élevage laitier permet un meilleur accès aux prairies et favorise une augmentation de la durée de pâturage et de la surface pâturée.
Les prairies favorisées, les sols peuvent stocker plus de carbone.

Bâtiments agricoles

Action : installer du matériel économe en énergie

De nombreux équipements permettent de réduire les consommations d’énergie en élevage. En élevage bovin : le pré-refroidisseur, le récupérateur de chaleur, le raclage électrique, le chauffe-eau thermodynamique, le chauffe-eau solaire, la chaudière à bois. En élevage porcin et avicole : le ventilateur économe, les appareils de chauffage régulés, la pompe à chaleur, l’éclairage LED, l’échangeur de chaleur.

Action : encourager les diagnostics énergie

Réaliser un diagnostic énergie de l’exploitation permet de faire le point sur la situation et d’évaluer les gains potentiels. Pour le réaliser, l’outil Econom'Watt est proposé par les Chambres d’Agriculture de Bretagne. Il permet d’évaluer les niveaux de consommations d’électricité et l’utilisation en option de la caméra thermique permet de vérifier l’étanchéité des bâtiments. Le diagnostic aboutit à des propositions d’actions : changement de pratiques et/ou acquisition de matériels économes avec une évaluation de la rentabilité.

Action : améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment

La conception des bâtiments neufs, la rénovation des bâtiments existants ainsi que les choix de conduite de l’élevage permettent de réaliser des économies d’énergies grâce à différentes techniques qui constituent le bâtiment d'élevage basse consommation (BEBC) : exposition, organisation générale, coque, maîtrise de l’ambiance, équipements, etc...

Action : maîtriser les émissions gazeuses des bâtiments d’élevage

Les émissions gazeuses des bâtiments d’élevage peuvent avoir un impact sur la qualité de l’air (NH3, poussières) et sur l’effet de serre (CH4, N2O). Elles sont liées notamment au mode de logement, à la gestion des déjections et de la ventilation. Plusieurs leviers d’action existent pour les maîtriser :

  • Agir sur l’alimentation : l’ajustement de l’apport en protéine au plus près des besoins des animaux
  • Agir sur les déjections : l’évacuation fréquente, l’acidification
  • Agir sur le bâtiment : la conception des sols et la qualité de la litière.
  • Agir sur l’ambiance : la brumisation.
  • Agir sur l’air extrait : le lavage d’air, la biofiltration

Energies renouvelables à la ferme

Action : développer la méthanisation à la ferme ou en collectif

La méthanisation est une fermentation anaérobie de la matière organique produisant du biogaz riche en méthane. Elle permet de valoriser les fumiers et lisiers des exploitations. L’introduction rapide des déjections animales dans le digesteur permet de réduire les émissions de GES durant le stockage. De plus, le biogaz est une énergie renouvelable qui se substitue aux énergies fossiles. Enfin, le digestat obtenu après méthanisation est un fertilisant contenant une plus grande part d’azote disponible pour les plantes que les effluents bruts. Il peut ainsi se substituer à des engrais minéraux.

Action : développer le solaire photovoltaïque

La production d’électricité issue du rayonnement solaire avec des centrales photovoltaïques permet d’obtenir une énergie renouvelable qui peut être mise en œuvre facilement sur tous les territoires et à différentes échelles. La substitution des sources carbonées d’énergie par de l’électricité photovoltaïque va concourir à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans le cadre de projets en autoconsommation, travailler sur la consommation d’électricité permettra de mettre en phase la production et les différents usages électriques.

Action : développer le solaire thermique

La production d’eau chaude par une installation solaire thermique permet de réduire la consommation d’énergie fossile (fuel, électricité, gaz). S’il est aisé d’implanter cette technique sur des bâtiments bien exposés, l’intérêt dépend du coût de l’énergie initiale employée (fuel, électricité, gaz…) et du coût de production du kWh thermique. A ce jour, cette technique vient en concurrence d’autres techniques de maîtrise d’énergie (ex : pré refroidisseur en lait) ou ne suffit pas à couvrir à elle seule, les besoins de chauffage (ex : porcherie, poulailler). L’implantation de cette technique mérite d’être étudiée au cas par cas.

Action : développer les usages du bois local (énergie et construction)

Le bois est la première ressource pour la production de chaleur renouvelable. Si la ressource bois énergie provient majoritairement de la forêt, la mobilisation de bois hors-forêt (haies, alignements, agroforesterie…) est un atout pour de nombreux territoires avec des filières locales, généralement gérées de manière collective à travers des coopératives (SCIC). Le bois issu de l’entretien du bocage est valorisé principalement en bûche ou plaquette, mais d’autres valorisations sont possibles et complémentaires au bois de chauffage : paillage, litière animale et bois d’œuvre.

Conduite des troupeaux herbivores

Action : réaliser un bilan carbone en élevage de ruminants

Réaliser un bilan carbone permet d’estimer les émissions de gaz à effet de serre de l’élevage, ses consommations d’énergie, ses consommations en eau, sa contribution à la biodiversité, mais aussi sa capacité de stockage de carbone et sa capacité nourricière (nombre de personnes nourries par l’élevage). A l’issu de ce bilan, il est possible d’identifier les principaux leviers à actionner pour réduire l’empreinte carbone de l’atelier. Les conseillers des Chambres d’Agriculture réalisent des bilans carbone avec l’outils CAP2ER.

Accéder au marché du carbone

Crée par le Ministère de la Transition Ecologique en 2018, le Label Bas Carbone (LBC) permet de certifier des projets de réduction de GES et/ou de séquestration carbone dans tous les secteurs d’activité (forêt, agriculture, transport, bâtiment, déchets, etc.). Il s’agit d’un outil de mise en œuvre de la Stratégie National Bas Carbone (SNBC) positionné spécifiquement sur la rémunération des Tonnes de CO2 évitées et des Tonnes de carbone stockées. Cet outil incitatif s’inscrit dans le cadre d’un marché du carbone volontaire.

Action : optimiser la gestion du troupeau

La gestion d’un troupeau efficient permet de diminuer les émissions de GES par litre de lait ou kilo de viande. On parle de maîtrise des animaux « improductifs » : moins de méthane entérique émis, moins de fourrages consommés et une quantité d’effluents moins importante à gérer. Les leviers d’action potentiels concernent l’état sanitaire du cheptel, la reproduction des génisses et des vaches, l’âge au premier vêlage, et le taux de mortalité.

Action : réduire la consommation de concentrés en bovins lait

L’alimentation animale est une composante fondamentale de la performance technique et économique des élevages herbivores. L’ajustement des apports protéiques dans les rations permet également de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de l’élevage : moins de fermentation entérique (rumination) et moins d’émissions de CO2 liées à la fabrication et au transport des aliments jusqu’à la ferme. Au-delà de la maîtrise des quantités, le choix des concentrés (ex. tourteau de colza vs soja) permet aussi de réduire les émissions de GES et de maîtriser la consommation d’énergie finale.

Action : augmenter l'autonomie fourragère

L'autonomie fourragère est définie comme la part des fourrages produits sur l'exploitation par rapport à ceux consommés par le troupeau. Ce levier contribue à réduire les consommations d’énergie nécessaires au transport des fourrages achetés, et donc à réduire les émissions de CO2 liées. De plus, augmenter la surface fourragère de l’exploitation offre de nouvelles opportunités pour stocker du carbone, notamment par l’implantation de prairies, et pour réduire les engrais minéraux (émetteurs de GES et consommateurs d’énergie) si on implante des légumineuses.

Action : augmenter l'autonomie protéique - S’approvisionner localement

La fabrication et le transport jusqu’à la ferme des aliments achetés tels que les concentrés azotés sont consommateurs d’énergie fossile et donc responsables d’émissions de GES. L’utilisation de matières premières produites sur l’exploitation ou localement permet ainsi de réduire ces émissions. Plusieurs leviers sont envisageable pour augmenter l’autonomie protéique de son exploitation : optimiser le pâturage, travailler sur ses pratiques en récoltant les fourrages au bon stade (et donc optimiser la teneur en azote), utiliser des légumineuses en pur ou en association, mettre en place des protéagineux, etc.

Action : accroitre la durée du pâturage

Pour 15% d’herbe pâturée en plus, l’empreinte carbone nette du lait ou de la viande peut être réduite de 2 à 4%. En effet, augmenter le temps de présence au pâturage et donc réduire celui en bâtiment à des répercussions sur le système fourrager, les achats de concentrés, la consommation d’énergie directe, la production de méthane entérique et le stockage de carbone. Pour y parvenir, il est possible de travailler sur le choix des espèces et variétés composant la prairie, sur la maîtrise du pâturage (surface par animal, stade d’entrée/sortie du pâturage, gestion du stock d’herbe sur pied), sur le raisonnement de la fertilisation organique et minérale et le chaulage, ou encore sur l’entretien des prairies (fauche de refus éventuel, sur semis…).

Action : augmenter la part de prairie dans l'assolement

L’élevage lait et viande possède l’atout de pouvoir séquestrer du carbone dans les prairies et dans le bocage, véritables puits de carbone. Une rotation de cultures sans prairies déstocke 950 kg carbone par an, alors qu’une rotation de 4 ans de prairies temporaires et de 2 années de culture stocke 380 kg de carbone par an. De plus, le maintien voir l’augmentation de la part d’herbe favorise l’autonomie alimentaire de l’élevage et diminue donc le coût alimentaire du troupeau.

Action : accroître la durée de vie des prairies

L’allongement de la durée des prairies temporaires augmente le stockage de carbone. Ainsi, le passage d’un cycle de 2 années de cultures et 4 années d’herbe à un cycle de 2 années de cultures et 6 années d’herbe augmente le stockage de carbone de 63 kgC/ha/an à 190 kgC/ha/an. Le choix des espèces implantées et la conduite raisonnée de la prairie sont les deux leviers prioritaires pour optimiser le vieillissement des prairies et contribuer ainsi au renforcement du stock de carbone sur le territoire et à l’adaptation au changement climatique. Par ailleurs, le maintien des prairies contribue à maintenir/augmenter le stockage d’azote. Cela limite alors le lessivage d’azote et donc la dégradation de la qualité de l’eau.

Action : augmenter la part de l'herbe dans la ration

Les systèmes d’élevage ruminants présentent l’atout de pouvoir stocker du carbone dans les prairies et le bocage. Plus un système est herbager, plus le stockage de carbone par UGB (Unité Gros Bovin) est important et permet de réduire aussi les achats d’aliments (et les émissions liées à la fabrication et au transport des aliments). On estime que : une prairie permanente stocke de 250 à 1250 kg de carbone par hectare et par an C/ha/an (570 en moyenne) ; une prairie temporaire stocke en moyenne 80 kg de carbone par ha et par an. Par ailleurs, plus un système est herbager plus il permet de réduire les achats d’aliments et donc les émissions liées à leur fabrication et leur transport jusqu’à la ferme.

Action : réduire la fréquence de distribution de l’alimentation

La réduction de la fréquence de distribution de l’alimentation diminue le temps de travail et le temps d’utilisation du matériel (économie de fioul) sans modifier les performances animales. L’intérêt est d’autant supérieur qu’il concerne des lots d’animaux plus éloignés des stocks d’aliments (par exemple des génisses logées sur un autre site), les trajets pour distribuer l’alimentation demandant alors plus de fioul.

Action : échanges parcellaires

Regrouper le parcellaire en élevage laitier permet un meilleur accès aux prairies et favorise une augmentation de la durée de pâturage et de la surface pâturée. Les prairies favorisées, les sols peuvent stocker plus de carbone.

Action : gérer la ressource en eau

Même si le changement climatique ne semble pas réduire significativement la quantité annuelle des pluies en Bretagne, de nouvelles tensions vont apparaitre autour de la ressource en eau du fait, notamment, de l’augmentation de l’évapotranspiration. L’agriculture, au cœur de ces tensions, devra mieux connaitre ses usages de l’eau et les gérer de façon plus économe, tout en rentrant en concertation avec les autres utilisateurs.

Action : adapter ses bâtiments d’élevages

En période estivale, que la hausse des températures soit soudaine ou qu’elle s’installe dans la durée, le coup de chaleur n’est pas sans conséquence pour les élevages. Connaître les mesures de prévention et les équipements permettant de gérer l’ambiance en bâtiment permet de mieux s’y préparer et de limiter l’impact de cet événement sur les résultats techniques. Chaque filière d’élevage dispose de différents leviers, tant au niveau des bâtiments et du matériel, que de la conduite à tenir en amont et au moment du coup de chaleur.

Action : créer un micro-climat grâce au bocage 

Les différents modèles agroforestiers (réseau de haies, alignements d’arbres intra-parcellaire…) jouent un rôle microclimatique à l’échelle du parcellaire. Ils contribuent à l’adaptation au changement climatique en protégeant les cultures et les animaux des épisodes caniculaires, du vent, du grand froid mais aussi des aléas naturels tels que les tempêtes. De ce fait, l’agroforesterie améliore la résilience de l’exploitation face au changement climatique : réduction du risque de stress thermo-hydrique en apportant de l’ombre et en agissant comme un climatiseur mais aussi enrichissement en carbone des sols, réservoir d’auxiliaires des cultures…

Action : adapter son système fourrager

En élevage herbivore, l’autonomie alimentaire passe en majorité par les fourrages. Leur productivité est étroitement liée au climat, ainsi les aléas climatiques peuvent créer des déficits ponctuels de fourrages. L’adaptation des systèmes fourragers peut s’opérer à plusieurs échelles. Les leviers tactiques sont des ajustements aux coups par coup en fonction des aléas, par exemple en modifiant l’assolement ou les effectifs d’une année à l’autre. Mais ces leviers ne sont efficaces que s’ils sont activés occasionnellement dans des systèmes fourragers cohérents. Les leviers stratégiques impliquent des modifications plus profondes du système fourrager. L’objectif recherché est celui de la réduction des besoins du troupeau (diminution du chargement ou des besoins par tête). L’assolement pourra aussi être revu de manière durable.

Conduite des élevages monogastriques

Action : réaliser un diagnostic carbone sur son atelier porcin

Réaliser un bilan carbone permet d’estimer les émissions de gaz à effet de serre de l’élevage, ses consommations d’énergie, ses consommation en eau, et ses émissions d’ammoniac. A l’issu de ce bilan, il est possible d’identifier les principaux leviers à actionner pour réduire son empreinte carbone. Les conseillers des Chambres d’Agriculture accompagnent la réalisation du bilan carbone GEEP.

Accéder au marché du carbone

Crée par le Ministère de la Transition Ecologique en 2018, le Label Bas Carbone (LBC) permet de certifier des projets de réduction de GES et/ou de séquestration carbone dans tous les secteurs d’activité (forêt, agriculture, transport, bâtiment, déchets, etc.). Il s’agit d’un outil de mise en œuvre de la Stratégie National Bas Carbone (SNBC) positionné spécifiquement sur la rémunération des Tonnes de CO2 évitées et des Tonnes de carbone stockées. Cet outil incitatif s’inscrit dans le cadre d’un marché du carbone volontaire.

Action : améliorer l’efficacité alimentaire en élevage porcin - Réduire l'indice de consommation

Une des clés de la performance d’un élevage porcin est la maîtrise de ses consommations d’aliment (Indice de Consommation). L’amélioration de l’IC est un enjeu à la fois économique par la réduction des quantités allouées mais aussi environnemental par la réduction des rejets dans les effluents et climatique par la réduction de l’empreinte carbone liée à la fabrication et aux transports des aliments.

Action : gérer la ressource en eau

Même si le changement climatique ne semble pas réduire significativement la quantité annuelle des pluies en Bretagne, de nouvelles tensions vont apparaitre autour de la ressource en eau du fait, notamment, de l’augmentation de l’évapotranspiration. L’agriculture, au cœur de ces tensions, devra mieux connaitre ses usages de l’eau et les gérer de façon plus économe, tout en rentrant en concertation avec les autres utilisateurs.

Action : adapter ses bâtiments d’élevages

En période estivale, que la hausse des températures soit soudaine ou qu’elle s’installe dans la durée, le coup de chaleur n’est pas sans conséquence pour les élevages. Connaître les mesures de prévention et les équipements permettant de gérer l’ambiance en bâtiment permet de mieux s’y préparer et de limiter l’impact de cet événement sur les résultats techniques. Chaque filière d’élevage dispose de différents leviers, tant au niveau des bâtiments et du matériel, que de la conduite à tenir en amont et au moment du coup de chaleur.

Action : adapter sa formulation d’aliments en FAF 

Face à la volatilité des prix des céréales, à la forte demande mondiale en protéines végétales et à l’augmentation du coût de l’énergie, nombre d’éleveurs de porcs de Bretagne investissent dans la fabrication d’aliment à la ferme (FAF). La volatilité des prix des matières premières incite par ailleurs à favoriser l’autonomie en céréales, voir en ressources protéiques, ainsi que le recours aux coproduits. Dans un souci d’adaptation au changement climatique, la FAF pourrait être un atout pour les élevages de porcs en permettant un approvisionnement local et le maintien d’un lien au sol.

Gestion des déjections animales

Action : couvrir sa fosse

La couverture de fosse réduit la surface d’échange des effluents avec l’air et donc les pertes d’ammoniac par volatilisation. Elle permet aussi de limiter le volume de stockage nécessaire, d’éviter la dilution de la valeur fertilisante des déjections et de réduire les volumes à épandre. Au niveau des gaz à effet de serre, l’impact est plus complexe car la couverture peut notamment induire par réchauffement, un dégagement de méthane supplémentaire. Il est encore nécessaire d’affiner les références à ce sujet. Toutefois, d’ores et déjà la couverture étanche peut être associée à des dispositifs de récupération du méthane émis dans les fosses pour produire de l’énergie renouvelable.

Action : raclage en V

Le raclage avec séparation de phases dans le bâtiment permet de collecter séparément les déjections liquides et solides des porcs. L’évacuation fréquente des déjections, couplée à la séparation de phases précoce permettent de limiter les émissions d’ammoniac et de gaz à effet de serre au bâtiment d’élevage. La fraction solide, riche en azote et en phosphore peut être exportée hors de l’exploitation après transformation par compostage suivant ou pas une méthanisation.

Action : choix d’un matériel d’épandage adapté

Pour les matières organiques à fort taux d’azote ammoniacal, les pertes par volatilisation peuvent être significatives si elles ne sont pas incorporées au sol rapidement après épandage. Elles varient de 5 à plus de 60 % selon la température de l’air et du sol en surface. L’agriculteur peut réduire au maximum le risque de volatilisation d’ammoniac en utilisant un matériels d’épandage adapté (pendillard, enfouisseur à dents ou à socs, enfouisseur sur prairies), en enfouissant rapidement les matières organiques sur sol nu, et en réalisant ces apports si possible en périodes défavorables à la volatilisation.

 

Cultures

Action : choix d’un matériel d’épandage adapté

Dans les 15 jours suivant un apport d’azote minéral, les pertes par volatilisation sont favorisées par des conditions climatiques chaudes, venteuses, et sans pluie significative. L’agriculteur peut réduire au maximum le risque de volatilisation d’ammoniac en utilisant un matériels d’épandage adapté (pendillard, enfouisseur à dents ou à socs, enfouisseur sur prairies), en enfouissant rapidement les matières organiques sur sol nu, et en réalisant ces apports si possible en périodes défavorables à la volatilisation.

Action : équilibrer la fertilisation

L’optimisation de la fertilisation azotée permet de réduire principalement les émissions de protoxyde d’azote (N2O) liées à l’apport d’azote et à la fabrication d’engrais de synthèse. Partant du constat que les bilans affichent un surplus d'azote et que l'efficacité des apports est parfois limitée, l'optimisation de la fertilisation azotée est l'un des principaux leviers à favoriser auprès des agriculteurs. Le conseil se traduit par un calcul du bilan azoté de la parcelle en prévisionnel et un pilotage de l'apport d'azote en fonction des besoins des plantes en saison.

Action : optimiser la valorisation des fertilisants organiques

Réduire le recours aux engrais minéraux en les substituant par des engrais organiques permet de limiter leur fabrication très consommatrice d’énergie. La gestion de la fertilisation organique doit également être optimisée (dose et date) pour ne pas entraîner elle aussi des émissions de GES.

Action : améliorer l’efficacité des couverts végétaux

Qu’il s’agisse de repousses ou de couverts implantés entre deux cultures, la présence de couverts végétaux en période d’interculture évite de laisser le sol nu. Bien gérés, ces couverts limitent les fuites de nitrates et peuvent réduire le recours aux intrants de synthèse (dans le cas de l’implantation de légumineuses). En cassant les cycles des maladies et des ravageurs, ils diminuent également la pression des adventices. Leur présence peut aussi améliorer la structure du sol par l’effet du système racinaire et par les apports de matière organique. Ils favorisent ainsi la vie microbienne du sol et les apports de carbone, et protègent aussi le sol contre l’érosion. Enfin, ils contribuent au développement de la biodiversité  en cas de semis de mélange d’espèces favorables aux polinisateurs et à la faune sauvage. Une valorisation de ces couverts est possible, comme complément de fourrage pour les animaux ou en tant que Culture intermédiaire à vocation énergétique (CIVE).

Action : favoriser les TCS

Les techniques culturales simplifiées (travail du sol sans labour, profond, superficiel et semis direct) permettent de réduire la consommation de carburant à la ferme. De plus, les études montrent qu’elles ont un effet sur la répartition des matières organiques du sol et donc le carbone mais pas sur le stockage en tant que tel. Le carbone a tendance à se concentrer en surface et le sol à être plus dense ce qui trouble les techniques d’analyse classiques. En revanche, les TCS nécessitent la mise en place d’une rotation plus longue avec des apports de matière organique (fumier, composts, résidus de cultures) et couverts végétaux. Ces pratiques ont un impact positif sur le stock de carbone.

Action : développer les cultures énergétiques

Une partie de la biomasse produite par l’agriculture peut être valorisée dans la voie énergétique. Cette biomasse peut être soit des cultures annuelles (colza…), soit des cultures dérobées (CIVES…), soit des résidus de cultures (menues pailles…) ou encore des cultures pérennes (miscanthus…). Les voies de valorisation de ces cultures peuvent être sous forme d’intrants pour les installations de méthanisation, de produit transformés (huile de colza, biocarburants), ou directement comme combustible.

Action : allongement des rotations

La diversification et l’allongement des rotations apporte de nombreux bénéfices. Une rotation de cultures diversifiée perturbe les ravageurs et pathogènes et permet de rompre le cycle de développement des adventices. Les différents types de résidus de cultures améliorent la vie du sol. De même, les systèmes racinaires des différentes cultures améliorent la structure du sol. L’introduction dans l’assolement de légumineuses ou de cultures peu exigentes en intrants ou en eau apportent des bénéfices supplémentaires,l’ensemble constituant pour le système une adaptabilité au changement climatique.  Ainsi les émissions indirectes de CO2 et de N2O liées à la fabrication et au transport des produits phytosanitaires et des engrais minéraux sont réduites.

Action : cultures associées

Les associations de culture permettent d’augmenter la couverture des sols et réduisent ainsi le développement des adventices (moins de produits phytosanitaires utilisées donc moins d’émissions de CO2). L’association avec une légumineuse permet de restituer de l’azote pour la culture suivante, une fois détruite (moins d’engrais utilisés donc moins d’émissions de N2O). Par ailleurs, la présence de plusieurs espèces perturbe les ravageurs dans la reconnaissance de la plante hôte par la modification de l’architecture, de la couleur, du profil olfactif du couvert associé, diminuant ainsi la pression ravageur. Au final, les avantages des cultures associées sont multiples et la technique peut représenter une assurance rendement en cas de scénario climatique défavorable à l’une ou l’autre des espèces.

Action : choisir des cultures ou variétés plus adaptées

Les évolutions induites par le changement climatique vont engendrer des contraintes fortes pour les systèmes de culture. L’adaptation de l’agriculture bretonne passera par l’introduction de nouvelles cultures dans les systèmes existants, qu’ils soient maraîchers ou de grandes cultures. Cette évolution vient accompagner la recherche d’une diversification des rotations, qui présente de nombreux avantages : agronomiques (systèmes de culture économes en intrants, plus autonomes…), écologiques (augmentation de la biodiversité au sein des parcelles, réflexion sur la gestion de l’eau, etc.) ou encore économiques (systèmes plus résilients, moins sensibles aux accidents culturaux, réponse à de nouvelles attentes du marché).

Action : gérer la ressource en eau

Même si le changement climatique ne semble pas réduire significativement la quantité annuelle des pluies en Bretagne, de nouvelles tensions vont apparaitre autour de la ressource en eau du fait, notamment, de l’augmentation de l’évapotranspiration. L’agriculture, au cœur de ces tensions, devra mieux connaitre ses usages de l’eau et les gérer de façon plus économe, tout en rentrant en concertation avec les autres utilisateurs.

Action : créer un micro-climat grâce au bocage 

Les différents modèles agroforestiers (réseau de haies, alignements d’arbres intra-parcellaire…) jouent un rôle microclimatique à l’échelle du parcellaire. Ils contribuent à l’adaptation au changement climatique en protégeant les cultures et les animaux des épisodes caniculaires, du vent, du grand froid mais aussi des aléas naturels tels que les tempêtes. De ce fait, l’agroforesterie améliore la résilience de l’exploitation face au changement climatique : réduction du risque de stress thermo-hydrique en apportant de l’ombre et en agissant comme un climatiseur mais aussi enrichissement en carbone des sols, réservoir d’auxiliaires des cultures…

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